Partage de notre collaboratrice Anne Simonis, enseignante de 1er en français/EDM.
« Reprenons notre conjugaison ! En avant, la concordance des temps ! » . Rien qu’à voir leur tête, j’ai compris que cela allait être plus compliqué que prévu. Et cette impression de parler en langage extra-terrestre…
On a réécrit les binômes PRE/PC – IMPFT/ +QPFT – FS/FA – PS/ PA
Donc, la solution « carte » s’est imposée ! Oui, mais voilà une carte en conjugaison, ce n’est pas gagné ! Après discussion, on a décidé de créer une carte commune. J’ai profité de l’achat d’un ordinateur et d’un projecteur par l’école pour demander le téléchargement du programme Xmind. Travailler en direct avec ce programme, c’est juste ce qu’il faut. Chacun peut émettre son avis, peut proposer une vision d’un mot, … c’est une étape prépondérante dans l’échange. On se rend compte aussi que les élèves n’ont pas beaucoup d’imagination. Nous avons donc créé notre base de données avec des référents communs.
Comment a-t-on procédé ?
Pour chaque temps simple (présent, imparfait, futur simple et passé simple), on a choisi une couleur.
Ensuite, il a fallu illustrer le temps simple par un picto. On a commencé avec le présent (bleu). Mais comment illustrer le mot « présent » par une image, un dessin ? J’ai alors présenté la chose comme ceci : « Là, maintenant, je fais quoi avec vous ? » Je parle. On est allé sur le net et on a tapé «Je parle image ». Et on s’est mis d’accord sur ceci :
Il fallait aussi qu’à chaque temps soit associé un mot. Pour le présent, on a associé le mot « Maintenant ». Cela donne ceci pour la première branche :
Nous avons répété cette opération pour les trois autres temps.
Remarquez que sur la fusée du futur, on a rajouté un « R » parce que le futur demande le « R ». On trouvait aussi que le fond blanc c’était pâlot. Soyons fous ! En avant le jaune !
Pendant une semaine, à chaque heure de cours, je posais des questions sur le contenu de la carte. Des drills. Chacun devait répondre. « Quelle couleur le présent ? Quel pico pour le futur ? … » Finalement, la carte s’est figée. Et à l’heure où j’écris ce texte, ils sont devant moi et je refais le même exercice et ils savent toujours me répondre. Yes !
On a alors attaqué les temps composés sur une nouvelle carte. On continuait sur la vague de la motivation. C’est interpellant de les voir au taquet pour de la conjugaison. On se rend compte que la méthode « copier les verbes dans les tableaux » ne sert à rien mais vraiment à rien !
Reprenons la carte jaune. On garde nos bases mais il faut intégrer l’auxiliaire être et l’auxiliaire avoir. Etre / avoir. Comment les « pictoriser » ? (ils adorent ce néologisme !)
Question de Lisa : Peut-on associer un mot au verbe ? Parce que si on peut, on peut faire comme ceci. Etre devient être malade et avoir devient avoir faim.
Les autres ont regardé Lisa comme une personne venant d’ailleurs mais, après réflexion, l’idée a fait son chemin. Direction le net. Après discussion voici ce qu’on a choisi.
Nos auxiliaires étaient pictorisés et mis en sujet flottant. Les branches étant réservées aux temps. Nous avions franchi une étape assez compliquée. Les deux mots étant vraiment abstraits. Il nous fallait aussi parler du participe passé. Ils connaissaient cette forme.
La construction de la branche peut paraitre compliquée mais attardons-nous quelques instants. Tout est pictorisé, il suffit de mettre des mots.
? Au passé composé, on choisit l’aux être ou avoir, on conjugue au présent (branche bleue) et on ajoute le participe passé.
Réflexion unanime : Facile !!!!
On a continué pour les deux autres branches.
? Au plus que parfait, on choisit l’auxiliaire que l’on conjugue à l’imparfait (branche rouge) et on rajoute le participe passé.
? Au futur antérieur, on choisit l’auxiliaire que l’on conjugue au futur simple (branche verte) et on rajoute le participe passé.
Il nous restait le passé antérieur. Temps peu utilisé donc il faut motiver les troupes ! Et là, nous avons travaillé comme des génies ! En effet, en conclusion, le passé antérieur est le temps du buveur !
Kesako ?
J’ai noté au tableau les formes suivantes : j’eus mangé et je fus parti. Comment pictoriser ? Et là, l’image est devenue limpide. J’eus et je fus deviennent un jus et un fût ! Et sur le net, ça donne quoi ?
Ça donne ceci :
? On choisit l’auxiliaire que l’on conjugue avec le jus (j’eus) ou le fût je fus) et on ajoute le participe passé.
C’est si simple ! Et la production finale donne ceci :
On a changé la couleur de fond. On continue dans les couleurs fun ! Les deux cartes ont été imprimées en couleur. Les jours qui ont suivi ont été consacrés à une autre matière mais on commençait la leçon par des drills. Cette étape passée, on a lancé le défi « meilleure classe de conjugaison ». Une liste de 20 verbes conjugués aux différents temps. Les résultats ont été époustouflants ! Avant la création de la carte, nous naviguions à une moyenne de 10.5/20. Ici, on a explosé les scores : 17 de moyenne ! Ils étaient les premiers étonnés ! D’autres se sont demandé s’il n’y avait pas d’erreur !
On avait réussi à dompter la conjugaison ! Et maintenant, quand on lit un texte, je sonde. « Tiens, à quel temps est conjuguée cette forme ? ». Et neuf fois sur dix, on est bon ! Celui qui a le malheur de se tromper se fait reprendre par les autres !
Soyons fous, elle n’est pas belle la vie au cours de français ?
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