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Ma double casquette de formatrice et thérapeute m’a fait prendre conscience de l’importance du corps dans le processus de changement. En effet, lorsqu’un patient (je préfère le terme de client car on est client de son problème, mais par facilité, je parlerai de patient pour le domaine de la psychothérapie et client pour le domaine de la formation) vient me voir avec un problème, nous travaillons ensemble à partir de l’impact corporel de l’émotion négative pour aller vers un changement qui représente sa solution. Lors d’une formation de mind mapping, les clients ne viennent pas avec une demande claire de changement, mais c’est une demande implicite : toute formation implique de lâcher ses anciens comportements, idées, certitudes pour aller vers de nouvelles qui sont plus en adéquation avec ce que nous sommes dans l’ ici et maintenant, et ce vers quoi nous allons. Or chaque pensée, comportement (et émotion) sont liés à une sensation corporelle. Aussi, si l’on change la sensation corporelle, on changera d’office la pensée, le comportement et l’émotion. Cela se retrouve entre autre dans les techniques de PNL.
Les neurosciences nous apprennent que le ressenti corporel vient AVANT la pensée (tout comme l’action est avant la pensée). Il est donc impératif lors de l’apprentissage de suivre ce parcours du corps vers la raison, si l’on souhaite procéder à un apprentissage rapide et aisé. Bien sûr, l’explication rationnelle de la relation entre le mind mapping et le cerveau est un complément indispensable, il vient en soutien.
La base de ma formation est de provoquer le changement de comportement (passer du système linéaire au système radiale du mind mapping) via le ressenti corporel et l’émotion. N’oublions pas que ce changement est très important : depuis notre naissance, nous avons appris la linéarité.
Il s’agit « d’implémenter » un changement de type 2 décrit par Grégory Bateson.
Ce type de changement de type 2 permet l’évolution du système et son adaptation à son environnement ; ceci nécessite que les règles de fonctionnement évoluent, que la réalité soit réinterprétée, que de nouveaux apprentissages soient mis en œuvre pour franchir une nouvelle étape. A l’inverse du changement de type 1 qui tel un thermostat permet au système de maintenir uniquement son équilibre.
En « impactant » le corps et les émotions, l’adhésion au changement vient alors naturellement et presque intuitivement. Le corps sait en effet ce qui est bon pour lui et il suffit souvent de « couper » la raison du cerveau gauche et d’être à l’écoute pour accéder à une sagesse innée (l’intelligence du cœur). J’entends par « raison » le fait de raisonner : d’enchaîner logiquement des arguments pour aboutir à une conclusion. Le problème c’est que la logique de l’hémisphère gauche est conditionné entre autre par nos expériences et nos croyances. Et c’est là que la base pour construire un nouvel apprentissage se trouve parfois instable ou de travers.
Par exemple : si un apprenant a la croyance que le mind mapping ne peut rien apporter à sa vie, je peux parler autant que je veux sur le même niveau de la raison en apportant des preuves, des chiffres etc… il ne changera bien souvent pas d’avis. La construction de son monde cognitif, commencé à sa naissance (si pas avant !), est bien en place et bien stable : pour lui c’est évident, le mind mapping ne peut pas l’aider.
C’est ici que le dicton d’Albert Einstein prends son sens : aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l’a engendré. Il faut donc sortir de ce niveau pour aller soit vers les émotions, le corps ou le comportement. J’ai choisi la porte du corps et de l’émotion.
J’ai la croyance que le mind mapping s’adapte à tous les cerveaux…toutes les personnes… « mind mapping pour tous » comme dirait Pierre Mongin . Ce qui importe, c’est la capacité à pouvoir éclairer la scène d’une autre façon, pour que l’apprenant la voit différemment.
Il est ici judicieux de se poser la question de ce que mes croyances influencent sur le processus d’apprentissage de mes clients. En effet, suite à l’effet Pygmalion, il n’est plus possible de séparer apprenant et formateur (voir article)
J’ai choisi de faire « impacter » le corps pour chaque règle du mind mapping en mettant l’apprenant dans diverses situations. Par exemple pour la première règle (mettre son papier en paysage), je vais proposer aux apprenants de se mettre debout et de tendre leurs bras devant eux poing fermés, pouces relevés et regard tout droit. Je demande alors d’écarter lentement les bras horizontalement sans bouger le regard et de s’arrêter lorsqu’ils ne voient plus les pouces. Ensuite, je propose de faire la même chose à la verticale. S’ensuit alors un échange sur les perceptions : « On voit plus large que haut » et de là l’introduction que le cerveau est prévu pour une avoir vision panoramique.
D’autre part « Comment vous sentez- vous ? » forme les bases de ce nouvel apprentissage. Par exemple je présente des infos sous forme linéaire puis sous forme radiale : « Comment vous sentez-vous ? Qu’est-ce que vous préférez ? ». Inutile d’aller plus loin pour certain, le chemin se fait en silence. Et cet apprentissage via le corps et les émotions surpasse grandement les tableaux statistiques que je pourrais montrer sur les avantages de l’utilisation des cartes.
De cette façon, les apprenants s’approprient les règles qui ont un sens pour eux et peuvent alors seulement remonter vers leur système cognitif et être éventuellement ancrées avec des mots ( de « avoir un sens » vers « faire sens »).
En procédant ainsi on ne peut que constater que les règles du mind mapping sont confirmées par tout le monde et l’apprenant quitte la journée de formation, convaincu que cette technique lui sera utile car plus adapté à son mode de fonctionnement.
Contrairement à certaines formations où l’apprenant réalise de nombreuses cartes, et où en fin de journée il a la capacité de faire des cartes; l’apprenant qui sort de ma formation a ENVIE de faire des cartes.
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