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Le mind mapping au secours de l’infobésité

Le problème est d’une part la surcharge des informations reçues mais également le fait que nous recevons les informations de manière déstructurée et que nous sommes souvent incapable de la restituer.

Avant par exemple, on prenait un livre lorsqu’on l’avait décidé, et les informations étaient structurées en chapitres, thèmes,… On devait également faire la démarche de se rendre à la bibliothèque et parfois discuter avec le bibliothécaire pour affiner notre recherche. Lorsqu’on faisait la démarche de rechercher de l’info, nous étions mentalement prêt à cette tâche et réceptif. Maintenant, les informations nous sont déversées par différents canaux (smartphone, mail, pages internet, télévision, publicité, procédures, mailing…) et structurées chacune à leur manière mais sans ligne générale de classement.

Que faisons-nous de toutes ces informations ? Comment remettons-nous les pièces du puzzle ensemble afin de trouver une cohérence dans les divers projets que nous gérons, que ce soit dans sa vie privée ou professionnelle ?

Le Professeur Linus Pauling, prix Nobel de chimie et Prix Nobel de la paix disait : « La vie, ce n’est pas les molécules mais les liens qui existent entre elles ». Les liens relationnels sont également très importants dans toutes nos relations aux choses et aux événements. Il ne faut pas en vouloir aux événements (Marc-Aurèle) mais à la relation que nous avons avec celui-ci. Un enfant qui perd son doudou ne perd pas « un » doudou mais le sien, avec lequel il a investit une relation particulière. De même si vous égratinez votre nouvelle voiture, vous pourriez être fou furieux si la voiture représente pour vous bien plus qu’un moyen de transport (si elle reflète par exemple votre statut social, les efforts que vous avez dû faire pour l’acheter…). C’est alors autre chose qui est « touchée », c’est la relation que vous entretenez entre la voiture et vous.

Si l’on explore cette voie là, on comprend facilement que les informations ne sont pertinentes que si elles entrent en relation entre elles et avec nous. Les nouvelles informations, pour être pertinentes, doivent s’intégrer à notre système cognitif  et à ce que nous connaissons déjà. Le meilleur moyen est donc de faire des liens.

Zoro est arrivé-éé

C’est ainsi que le mind mapping et le concept map peuvent venir à notre secours car ses méthodes mettent en relation et structurent diverses informations entre elles. Comment s’arrangent-elle ensembles ? Comment se relient-elles à ce que je connais déjà, à ce que je gère, à ce que je suis ? Il semble que la pensée visuelle soulagerait nos processus cognitifs de 20 %, le cerveau utilisant moins d’énergie à traiter des images que des mots.

Mais, nous ne savons être attentif qu’à une chose à la fois, c’est une particularité du fonctionnement de notre cerveau. Les personnes qui jongle avec plusieurs projets à la fois et qu’on dit multi-tâches, ont tout simplement une bonne mémoire, ce qui leur permet de ne pas perdre de temps entre 2 activités. On croit dès lors qu’elle peuvent en gérer plusieurs à la fois.

Le fait d’être constamment interrompu dans son travail est le facteur de stress le plus important pour 74% des salariés. Un cadre serait en moyenne interrompu toutes les 2 à 8 minutes (Lalibre.be) et cette interruption aurait une moyenne de 3 minutes (étude américaine – Dr De Woot). Or le temps pour se remettre en route est bien supérieur au temps d’interruption. Selon Christophe Réville, consultant, psychothérapeute et co-auteur du site Psycho-Travail,  « dérangés cinq minutes par un appel, nous pouvons mettre trente minutes de plus à finir un dossier que si nous n’avions pas été interrompus. »

Déjà dans son fonctionnement par association, le cerveau a l’art de sauter d’une information à l’autre et de très vite se perdre (vous connaissez, hein, un mail que l’on ouvre, un lien que l’on suit, des pages que l’on regarde, et finalement on est bien loin). Et il ne suffit pas de se dire : « je dois avancer dans telle tâche, ne regarde pas les mails entrant au fur et à mesure » pour y mettre toute notre énergie. C’est comme si je vous demandais de ne pas penser à un éléphant…à quoi pensez-vous ? A un éléphant n’est-ce pas ?

Comprendre son cerveau pour mieux l’utiliser

Comprendre comment fonctionne son cerveau permet de déjouer sa manière de fonctionner. Pour être efficient sur une tâche, il faut attirer notre attention. C’est le rôle du centre de la carte, c’est pour cela que l’idéal est de réaliser un dessin en couleur. Sachant qu’il est prouvé qu’un dessin attire plus l’attention qu’un mot et qu’un dessin en couleur esr plus remarqué qu’un dessin en noir et blanc.

Si un visuel attire notre attention sur un projet, nous rend  plus enclin à limiter les interruptions et à les refuser si elles sortent du cadre de ce projet.

C’est alors que le centre du maind mapping prends son toute son importance et supplante le concept map car il permet de nous recentrer comme le fait un mandala. Mon expérience et le partage d’expérience avec d’autres utilisateurs ont mis en évidence que le centre d’une carte agit comme un catalyseur à 2 niveaux. D’abord pour  le projet proprement dit. En le formalisant au centre d’une carte, cela va permettre de condenser notre intention, intervention et action autour de celui-ci. Ensuite, par un effet de centrage, l’attention se portera tout naturellement sur soi. Car la personne la plus important au monde c’est soi même. Et ce projet va s’articuler dans notre vie et va prendre sens et se mettre en relation avec les autres projets que nous menons. C’est comme si finalement, nous nous mettions au centre de la carte, au centre de nos projets. Nous redevenons alors acteur de notre vie. Il est ainsi plus facile de trouver ses priorités et de mettre une limite aux interruptions incessantes.

Je suspecte que la formalisation des informations en mind mapping est amenée à évoluer et je m’imagine bien une utilisation beaucoup plus généralisée. Car l’enjeu de demain n’est pas d’être informer mais d’être capable d’organiser les informations pour les utiliser, dans son intérêt et dans l’intérêt des projets que nous menons. Ces projets devront être de plus en plus en cohérence avec ce que nous sommes et où nous souhaitons aller car la frontière entre travail et temps libres semble se fondre.

Fabienne

Fabienne

1 comment

Julie - 9 novembre 2012 Reply

Merci pour cet article très intéressant. L’infobésité est en effet un enjeu pour les entreprises qui doivent filtrer l’information afin de savoir laquelle est utile et pour qui. Le paradoxe aujourd’hui est que nous sommes arrivés à une disponibilité d’information incroyablement vaste sans que pour autant nous soyons mieux informés (voir notre article « Au secours … trop d’info ! » : https://www.signos.fr/blog-signosfr/au-secours-trop-dinfo/ ).
Pour gérer cette masse d’information les logiciels de Mindmapping sont très efficaces. Ils permettent comme vous l’avez précisé dans votre article non seulement de mieux se concentrer sur un projet mais disposent aussi d’outils techniques permettant d’optimiser la gestion des flux RSS par exemple. Pour en savoir plus sur comment organiser une veille d’information active et intelligente je vous invite à lire notre article : https://www.signos.fr/blog-signosfr/organiser-sa-veille-dinformation/.

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