Blog

Pensée visuelle : Comment retenir les pays d’Europe ?

« Maman, tu m’aides à faire un mind mapping pour retenir les pays d’Europe, j’ai une interro, demain » dit Louis (11 ans) en me tendant son cahier.
« Quels sont les pays que tu ne retiens pas de cette longue liste ? Note une croix à côté » (en précisant que la liste est longue, je mets de la normalité dans le fait qu’il ne les retienne pas tous. Il est essentiel de séparer visuellement ce qu’il connait déjà de manière à relativiser ce qu’il ne connait pas. La meilleure façon est de prendre une copie de la feuille et des les barrer. Rappelez-vous le plaisir de barrer un poste de votre liste de choses à faire).
Entre temps, je cherche une carte sur internet qui ressemble à celle reprise dans son cahier.
Comme les pays s’articulent visuellement les uns avec les autres, je ne vois pas l’avantage de faire un mind mapping.
« Waow, il n’y en a que 9 que tu ne connais pas, finalement ! »
« Commençons par Autriche. Ca te fait pensé à quoi « Autriche ? » (j’articule chaque syllabe avec une pause d’une seconde pour qu’il soit capable de trouver au moins un lien de n’importe quelle syllabe).
« autruche ! »
D’un coup d’oeil, je vois que la forme du pays pour se lier avec la forme d’un autruche.
On tape « autruche » sur Google image et il en choisi une.
« Regarde, si on lui enlève les jambes, elle rentre juste dans la forme du pays »
« Super ! »

« Danemark » ça te fait penser à quoi ? »
« A une dame »
« Et elle ressemble à quoi ta dame ? » après l’avoir tapé sur Google image.
« A celle-là ! »
« Est -ce qu’elle est suffisante pour te rappeler Danemark ? »
« Non…..mais elle s’appelle Marc ! »

« Hongrie ça te fait penser à quoi ? »
« A rien »
« Moi ça me fait pensé à quelqu’un qui grille sur un feu et qui dit « on grille »"
« Oh oui super ! »
« Qu’est-ce qui grillerait ? »
« Un chat »
« Et tu le verrais griller sur quoi ? »
« Un barbecue »
Louis choisi son chat et le barbecue.
« Ah oui, je vois très bien un chat qui grille et qui crie « on grille, on grille ! » (les situations marrantes et aberrantes se retiennent plus facilement)

« Roumanie, ça te fait penser à quoi ? »
« A rien »
« Je peux te dire ce à quoi ça me fait penser, mais tu n’es pas dans ma tête » (allusion à ses remarques quand je lui demande s’il n’a pas froid et s’il ne mettrait pas un pull. « Tu n’es pas dans mon corps » me fait comprendre que lui seul peut déterminer s’il a froid ou pas).
« Ca me fait penser à une personne qui est rousse »
« oui, super »
« Alors tu verrais qui ? Une homme, une femme, un garçon, une fille, quelqu’un que tu connais ?
Et tu verrais plus une photo ou un dessin ? »
« Une photo, car sur un dessin on ne voit pas qu’il est roux ».

« Bulgarie ça te fait penser à quoi ? »
« Une bulle ! »

« Et la Grèce ? »
« A de la graisse »
« Et comment vois-tu la graisse ? dans une friteuses, du beurre ? »
« Je ne sais pas »
Je vois qu’il n’est pas inspiré. Je regarde la forme du pays pour trouver un lien qui viendra en appuis avec ce que je vais lui proposer, puisque ce que je vais lui proposé ne vient pas de lui.
« Est-ce que pour toi de l’huile, c’est de la graisse ? »
« Oui »
« Alors je te propose de mettre des gouttes d’huile sur les iles, comme cela tu t’en rappelleras »

« Estonie ça te fait penser à quoi ? »
« Estomac »

« Slovaquie et Slovenie, tu as une idée ? »
« Non, aucune »
« Imagine-toi, il y a une personne qui habite en Slovaquie et qui dit en voyant le chat brûler « c’est qui ? » et quelqu’un qui habite en Slovenie lui répondre « c’est Nie »"

Par la suite, on s’est rendu compte que Louis confondais Slovaquie avec Estonie. Nous avons donc ajouté « Slo » comme si la personne en Slovenie s’appelait Slo.

Louis a regardé 2 fois la carte et l’entièreté des nom qu’il ne connaissait pas était intégré.

J’ai choisi de mettre les pays en couleur pour que Louis ai un repère de la forme, pour qu’il se différencie des pays voisins et parce que la forme peut évoquer quelque chose.

Dans ce travail, on comprend qu’il est essentiel de faire un écran blanc dans sa tête, afin de ne prendre que ce qui est dit par l’apprenant. Et lorsqu’il dit quelque chose, ne pas faire de supposition, mais demander un complément d’information, afin de compléter le tableau. C’est une co-construction, basée sur un jeu de questions/réponses. Je travaille à l’intuition pour poser les questions et je remarque souvent que le complément d’information demandé est pertinent.

Trouvé sur Facebook, joli exemple de visualisation des pays du monde :

Fabienne

Fabienne

Ajouter un commentaire


* obligatoire

Related Posts