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Apprendre de ses idées fausses

Une nouvelle étude montre que les élèves apprennent beaucoup mieux quand ils sont impliqués dans un processus actif et interactif qui implique de travailler à travers leurs idées fausses avec d’autres étudiants et d’obtenir une rétroaction immédiate de l’instructeur.

Cette recherche a été menée par une équipe de University of British Columbia (UBC) (Vancouver, Canada), et dirigée par Carl Wieman. Ce lauréat du prix Nobel de physique a consacré ces 10 dernières années à améliorer l’enseignement des sciences du premiers cycle en utilisant des méthodes issues des dernières recherches en science cognitives, neurosciences et théories de l’apprentissage.
Carl Wieman (aidé de Louis Deslauriers et Ellen Schelew) ont testé une approche pédagogique appelée « pratique délibérée » (une pratique délibérée est une structure ou un processus d’activités qui améliorent les performances) qui amènent les étudiants à penser comme des scientifiques dans la résolution de leurs « casse-têtes ». Pendant une semaine à raison de 3 séances d’une heure, un cours d’initiation à la physique a été développé selon cette méthode. Une autre classe recevait un enseignement en utilisant le format classique de conférence.
Les résultats sont spectaculaires : sur un test à choix multiples de 12 questions le groupe de pratiques délibérées est plus de 2 fois meilleurs que le groupe de contrôle. Ils sont aussi plus engagés (20 % de taux de fréquentation au cours) et une enquête post-étude a révélée que presque tous auraient aimé continuer tout le cours de cette manière plus interactive.
Les recherches en sciences cognitives ont prouvé que l’apprentissage se produit uniquement lorsque l’apprenant a un engagement intense.
Avec la pratique délibérée, l’instructeur remet aux élève un questionnaire à choix multiples sur un concept particulier, que les élèves discutent en petits groupes avant de répondre par voie électronique. Leurs réponses révèlent leur maîtrise (ou les idées fausses) sur le sujet et l’instructeur engagent une discussion avant de répéter le processus pour un nouveau concept.
Carl Wieman espère que cette étude persuade les membres du corps professoral à cesser de donner des cours magistraux pour tenter une approche plus interactive.

Merci à la source : Jeffrey Mervis – AAAS (American Association for the Advancement of Science)

Et vous, formateurs, instructeurs, professeurs…souhaitez-vous un meilleur engagement de vos apprenants ?
Une augmentation des performances ?
Un taux plus élevé de participation ?
D’après ce qui précède, que pourriez vous changer dans vos pratiques, juste pour tester, pour juger de la différence, rien qu’une fois…
D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’il y a des solutions d’amélioration que l’on est obligé de les prendre.
Tester de nouvelle approches n’engage d’ailleurs à rien.
Dans quel cours pourriez-vous envisager un essais ?
Quand pourriez-vous essayer cela ?
Je vous propose de fermer les yeux et d’y réfléchir un instant.
Imaginez comment vous allez mettre cela en pratique.

Et merci de tenir informé de vos découvertes.

Fabienne

Fabienne

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